Le 27 septembre 2025, l’hôtel Palais Oriental 2 de Porto-Novo a servi de cadre à la deuxième étape nationale de la 6ᵉ Journée Internationale de l’Avortement Sécurisé (JIAS). Après Ouidah, la capitale politique du Bénin a pris le relais pour approfondir les échanges autour du thème : « L’avortement sécurisé est un soin qui sauve des vies ».

L’événement a été organisé par le Collège National des Gynécologues Obstétriciens du Bénin (CNGOB) et la Coalition des Organisations de Jeunes pour l’Avortement Sécurisé (COJAS-Bénin), avec l’appui du WGNRR.

Porto-Novo, carrefour de dialogue

La rencontre a rassemblé un large éventail d’acteurs : médecins, organisations de la société civile, jeunes, défenseurs des droits, mais aussi des commissaires et responsables locaux. Leur présence a renforcé la portée du dialogue, en mettant l’accent sur la nécessité d’une approche multisectorielle pour lever les barrières à l’accès effectif à l’avortement sécurisé.
Les participants ont souligné que, malgré la loi n°2021-12 qui élargit l’accès légal à l’IVG, de nombreux obstacles persistent : méconnaissance des textes, stigmatisation sociale, objections de conscience parmi les prestataires et difficultés logistiques liées à l’approvisionnement en médicaments essentiels.

Des moments forts d’apprentissage et de partage

La journée a été rythmée par des séquences variées :
Discours d’ouverture
Les interventions officielles ont insisté sur le rôle des institutions publiques et des professionnels de santé dans la concrétisation de la loi. Elles ont également rappelé que la réduction de la mortalité maternelle passe par l’accès à des soins sécurisés, sans discrimination ni stigmatisation.

Présention et échanges interactifs

Une communication explicative et explicite donnée par Dr Raphaël Totongnon, coordonnateur du CNGOB et de l’Initiative Kaléidoscope Bénin, appuyées par des études de cas tirées du contexte béninois, ont permis de clarifier les procédures légales et médicales liées à l’IVG. Les débats ont mis en avant la responsabilité partagée des médecins, autorités locales, leaders communautaires et forces de sécurité pour garantir un environnement favorable à l’accès aux soins d’avortement securise..

Plaidoyer collectif

Les sessions de clôture ont donné lieu à des engagements communs. Les recommandations ont porté sur la formation continue des prestataires, l’accessibilité des soins, la protection des médecins contre la stigmatisation et la nécessité d’impliquer les commissaires et autres forces de l’ordre pour garantir la sécurité des services.

L’Initiative Kaléidoscope en action

La rencontre de Porto-Novo a également permis de renforcer l’adhésion autour de l’Initiative Kaléidoscope (2025-2029), portée par le CNGOB et la COJAS-Bénin. Ce programme quinquennal ambitionne de :

  • Sensibiliser largement les communautés et les jeunes.
  • Former et soutenir les prestataires de santé.
  • Améliorer la disponibilité des services et intrants médicaux.
  • Réduire la stigmatisation au niveau social et institutionnel.

Un appel renouvelé

Les échanges de Porto-Novo ont mis en évidence un message clair : la loi seule ne suffit pas. Sa mise en œuvre exige la mobilisation de tous les acteurs, y compris les autorités locales et les forces de sécurité.
En clôturant cette étape, les participants ont réaffirmé que l’avortement sécurisé est un droit, un soin essentiel et une responsabilité collective. Faire de ce droit une réalité, c’est sauver des vies et bâtir une société plus juste et égalitaire.

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